Les accusations n'émanent pas directement des services de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Mais selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître lundi 1er septembre, des "rapports" de l'organisation, parvenus de "manière informelle" au gouvernement allemand et auxquels le journal a eu accès, mettent en cause la Géorgie dans le déclenchement de la crise dans le Caucase.
Selon ces rapports, Tbilissi aurait intensément préparé l'action militaire contre l'Ossétie du Sud et lancé son offensive avant que les chars russes ne soient entrés dans le tunnel de Roki, qui relie la Russie et la Géorgie. Une chronologie des événements qui, si elle est avérée, contredit la version des autorités géorgiennes selon laquelle Tbilissi n'aurait fait que répondre aux provocations russes et anticipé une attaque imminente. Les documents du Spiegel évoquent également la possibilité que des crimes de guerre aient été commis par les forces géorgiennes lors d'attaques nocturnes contre des civils.
C'est dans ce contexte que la Russie a appelé samedi les Européens à être "objectifs" lors du Conseil extraordinaire convoqué par la France lundi. Dans une conversation téléphonique avec le premier ministre britannique Gordon Brown, le président russe Dmitri Medvedev s'est également dit favorable à "l'envoi d'observateurs supplémentaires de l'OSCE dans la zone de sécurité et l'établissement d'une surveillance impartiale des actions du gouvernement géorgien".